Le textile japonais est un art à part entière depuis des centaines d’années, au même titre que l’art du laque, de la céramique ou encore du métal.
Un art qui a su s’exprimer à travers différentes techniques aussi bien de tissage que de colorations.
Aujourd’hui, arrêtons-nous sur l’une des principales techniques utilisées, celle du Yuzen-zome (友禅染), yūzenzome ou yūzen.
Le Yuzen-zome est l’un des procédés de teinture traditionnels les plus connus du Japon.
Cette technique fut créé par l’un des maîtres de la peinture d’Edo : Miyazaki Yûzensai (宮崎 友禅斎) (1654-1736) qui employa sur le textile la technique dite de la « mise en réserve » permettant de protégrer les zones non colorées par de la cire ou un dépôt de matière telle que la pâte de riz.
Ainsi la technique consiste à dessiner des motifs sur du tissu blanc avec de la pâte et de teindre le tissu de plusieurs couleurs.
Après avoir été découpé le tissus en forme de kimono (appelé kosode sous Edo), un brouillon, délimitant les zones à colorer, est dessiné avec un colorant qui s’efface sans laisser de trace.
Une pâte est ensuite appliquée sur ces lignes « brouillon », créant des limitations masquées qui empècheront les couleurs de se mélanger en phase de remplissage.
À la fin du procédé, la pâte est lavée laissant découvrir le dessin souhaité.
Cette technique permit d’aller plus loin dans le détail que la broderie, avec la création de motifs plus délicats se rapprochant de ceux de la peinture (notamment celle du mouvement Rinpa).
Technique, qui à elle seule, donna un nouvel « espace » de création aux artistes pouvant ainsi donner vie à leurs peintures portées.
Voici quelques exemples de créations contemporaines : kimono de style Yuzen-zome
Pour en savoir plus, voici quelques ouvrages :
Textiles du Japon de Thomas Murray
Les Kimonos – Introduction à leurs tissus et motifs par Nitanai Keiko
Kimono Couture: The Beauty of Chiso par Vivian Li