Le Musée des Arts asiatiques Guimet expose pour la première fois en France un ensemble unique d’estampes d’Utagawa Hiroshige (1797-1858), créées entre les années 1830 et 1850 pour orner des éventails en bambou appelés uchiwa 団扇. Ces estampes comptent parmi les plus rares et les plus élaborées de l’œuvre de l’artiste (on en dénombre environ 650).
Une sélection unique de 90 estampes pour éventails
Cette exposition qui se déroule du 15 février au 29 mai 2023, présente 90 oeuvres sélectionnées par Christophe Marquet (historien de l’art japonais, notamment Directeur de l’Institut français de recherche sur le Japon et de l’École française d’Extrême-Orient (EFEO) parmi les plus belles de la collection Georges Leskowicz.
Un corpus qui présente la diversité et l’inventivité graphique du travail de Hiroshige, allant des sites célèbres de la ville d’Edo et des paysages de provinces japonaises (notons la présentation de la série complète des 8 vues d’Ōmi), aux compositions subtiles de fleurs et d’oiseaux, en passant par les portraits féminins, les scènes historiques ou littéraires, ainsi que les images parodiques.
Les éventails : un support alliant l’utile à l’agréable
Les éventails plats en bambou étaient un accessoire saisonnier et éphémère populaire au Japon à l’époque d’Edo. À la fois pratiques pour se rafraîchir durant les périodes estivales chaudes et humides, les éventails étaient de véritables supports similaires à la photographie d’aujourd’hui permettant de faire voyager son porteur dans les provinces du Japon.
Les maîtres de l’école picturale japonaise ukiyo-e ont utilisé les éventails comme support d’expression de leur créativité. D’abord vendus par des colporteurs ou dans des échoppes provisoires à l’occasion de fêtes, les éventails d’Edo ont commencé à être signés par des artistes célèbres et proposés à la devanture des marchands d’estampes et de livres illustrés à partir de la fin du 18ème siècle.
Chacun avait son style : Hiroshige était plutôt un « documentaliste » souhaitant reproduire les plus beaux paysages du Japon, les scènes de vie, à la différence d’Hokusai, qui était de nature plus « créative » reconnu pour ses oeuvres tirées de l’imaginaire japonais.
Cette belle exposition – très accessible y compris aux plus jeunes – donne la part belle à des estampes japonaises « formatées » pour les éventails qui n’ont jamais été montées sur leur armature et qui ont été préservées par les éditeurs d’estampes (notamment Ibaya Senzaburō) et les collectionneurs.
Le Musée Guimet vous invite donc à découvrir la grande créativité graphique ainsi que les thèmes de prédilection du maître de l’estampe. Les œuvres exposées au 2ème étage vous feront voyager le temps d’une visite.
Informations pratiques
Musée national des arts asiatiques Guimet
6 Pl. d’Iéna, 75116 Paris
du 15 février au 29 mai 2023